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Professora PRESSINHA

La pression allemande

Les 22 et 23 avril prochains, l'association ART2CORPS organise sous la supervision du Professor Bocão un stage avec deux grandes capoeiristes : Mestra Sapeca et Professora Pressinha. Avant de nous dévoiler en direct leurs secrets techniques, c'est sur papier qu'elles ont accepté de se livrer. Professora Pressinha du groupe Capoeira Brasil se confie la première.

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« Toca o tambor que é bom pro nego, leva pra longe d’aqui, tudo o que fez sofrer, do tempo da escravidão, faz o nego esquecer » entonne Professora Pressinha qui affectionne particulièrement ce chant. « Il parle des esclaves, je trouve sa mélodie enivrante » explique-t-elle.

 

A 30 ans, cette capoeiriste de talent enseigne dans la commune de Crailsheim, à une centaine de kilomètres de Stuttgart. « J’ai une vingtaine d’élèves... mais je dois encore faire des progrès en allemand » avoue la jeune femme, penaude mais fière de représenter son maître Bola 7 au pays de de la Mannschaft et de la Forêt noire.

« Toutes mes amies y arrivaient mais moi je n’étais pas très douée. C’est ce qui m’a donné davantage envie de continuer »

Paulista de naissance, Pressinha est arrivée en Allemagne il y a cinq ans. « J’avais besoin de prendre l’air, de voyager et de retrouver mes frères, Shock et Saci, déjà sur place » raconte-t-elle. « Bola 7 nous a formés ensemble au Brésil et ils m’ont chaleureusement accueillie quand je suis arrivée en Europe ».

 

Corde violette à la taille, l'énergie de Pressinha est aussi vive qu’à l'époque de ses premières gingas. C’est à douze ans qu’elle tombe dans la marmite capoeiristique.

 

« J’avais déjà vu des démonstrations dans la rue, et un jour, pas loin de chez moi, Bola 7 organisait une initiation gratuite ». Une aubaine pour la jeune femme dont le père n’aurait jamais accepté de payer un cours de capoeira. « Il n’aimait pas trop ça.

 

En plus, il est plutôt économe. Donc pour lui, pas de dépenses inutiles ! » explicite Pressinha un peu moqueuse. Accompagnée de quelques copines, elle joue le jeu et s'y prend peu à peu. « Toutes mes amies y arrivaient... mais moi, je n’étais pas très douée. C’est ce qui m’a donné l'envie de continuer ».

 

Côté sportif, ce sont aussi les valeurs de la capoeira qui ont séduit la jeune femme : « La capoeira c’est "Venez comme vous êtes !". Il suffit d’être volontaire ; il n’y a aucune discrimination, personne n'est exclu ».

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Depuis qu'elle a obtenu son nouveau grade en 2015 à São Paulo, Pressinha continue d'être remarquée pour son jeu technique et efficace. Un jeu à l’image des capoeiristes qu’elle admire. « Après Bola 7, c’est Contra-Mestre Zamis qui m’impressionne le plus. La première fois que je l’ai vu jouer, je suis restée bouche bée » poursuit-elle.

« la capoeira c’est : venez comme vous êtes. Il vous suffit d’être volontaire, il n’y a aucune discrimination, elle n’exclue personne »

Invitée spéciale, Pressinha salue l’initiative du Pare de Querer, cet évènement qui met en avant le travail des femmes au sein de la capoeira.

 

« Il arrive lors des manifestations de capoeira que les femmes ne se sentent pas à l'aise ou hésitent à entrer dans la roda » remarque-t-elle. « Toutes les initiatives qui leur permettront de se sentir plus légitimes ou moins timides sont à mon avis à encourager ».

 

Une philosophie à l’image de son apellido puisque Pressinha signifie « celle qui se dépêche  ». Un surnom qui reflète son impatience à réaliser des choses et aller de l’avant.

 

Cela ne veut pas dire pour autant agir sans réfléchir, et la jeune femme en est bien consciente. « J’ai encore beaucoup de choses à apprendre et je garde la tête froide.

 

Peu importent le grade et l’évolution du groupe Capoeira Brasil, pour moi, le plus important c’est de rester humble et de toujours garder à l'esprit les valeurs de la capoeira » conclut-elle avec élégance.

« J’ai encore beaucoup de chose à apprendre et je garde la tête froide. Peu importe le grade et l’évolution du groupe Capoeira Brasil, pour moi le plus important c’est de rester humble pour toujours garder en tête les valeurs de la capoeira »

Avril 2017 - Par Bossa Nova

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