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Joie de vivre

Ce week-end, l'association ART2CORPS organise sous la supervision du Professor Bocão un stage avec deux grandes capoeiristes : Mestra Sapeca et Professora Pressinha.

 

Avant de nous dévoiler en direct leurs secrets techniques, c'est sur papier qu'elles ont accepté de se livrer. Mestra Sapeca du groupe Tucum Brasil nous repond.

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« Je participais à un spectacle de danse à Fortaleza. Après notre représentation, il y avait une ronde de capoeira. J'ai trouvé ça fabuleux et depuis la capoeira ne me quitte plus ». C'est ainsi que Mestra Sapeca décrit sa rencontre avec la discipline. A 11 ans, elle commence son apprentissage avec Mestre Zebrinha malgrè les réprobations de sa mère.

« A cette époque la capoeira était très mal vue au Brésil. Elle s'apparentait à une discipline de voyous et de feignants. Lorsque je rentrais des entraînements, ma mère menaçait de ne pas m'ouvrir la porte de la maison » Une histoire courante vécue par de nombreux capoeiristes. « La chanson que je préfère « você disse um dia » parle de cette mauvaise réputation dont pâtit la capoeira ».

 

Inscrite dans une école privée, les camarades de Sapeca avaient eux aussi des avis négatifs. « Aujourd'hui j'ai évolué. Grace à cette passion je suis heureuse et épanouie. Quelques-uns mes vieux camarades ne peuvent pas en dire autant. ».

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En parallèle, Sapeca pratique la danse et principalement la Samba. Elle est sur Youtube, la danseuse aux 23 millions de vues. Si elle ne participe plus aux représentations, Sapeca enseigne toujours ce qu'elle semble avoir pratiqué avant même d'apprendre à marcher.

« Je participais à un spectacle de danse à Fortaleza. Après notre représentation, il y avait une ronde de capoeira. J'ai trouvé ça fabuleux et depuis la capoeira ne me quitte plus »

« Il faut faire attention aux rencontres féminines. Il ne faut pas s'enfermer dans les cases où l'on souhaiterait nous mettre »

Après 30 ans de ginga, Sapeca est reconnue dans le monde entier pour son jeu offensif, ses pas de samba et sa bonne humeur imparable. « Je ne fais plus de salto depuis ma seconde césarienne. Mais cela ne m'empêche pas de m'amuser ».

 

C'est en 1998 qu’elle arrive en Europe. Elle passera par la Hollande puis rejoint la ville de Lyon un an plus tard. « Au début je prenais des cours de français à la Croix Rouge, mais c'était très infantilisant  alors j' ai arrêté et j'ai continué à apprendre avec mes élèves ». Invitée de Pare de querer, Sapeca salue l'initiative d'un événement mixte en l'honneur des femmes capoeiristes.  Elle émet tout de même quelques réserves.

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« Il faut faire attention aux rencontres féminines. Il ne faut pas s'enfermer dans les cases où l'on souhaiterait nous mettre » explique-t-elle. «  Avant c'était vraiment compliqué pour une femme de prendre un berimbau ou de jouer dans une roda. Moi-même j'ai du faire ma place. Aujourd'hui on en est plus là. Les filles peuvent oser. »

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Accompagnée par son époux, avec qui Sapeca a fait ses premières gingas à Fortaleza, elle continue de s’entraîner à Lyon. Après la formature de Sapeca en 2015, le couple fonde le groupe Tucum Brasil.

 

« Au début c'était dur de rester motivés car nous avons peu d’élèves. Fonder notre école était une réelle envie. A présent c'est fait alors on persévère ». Même si la rupture avec le Groupe Capoeira Brasil a beaucoup surpris, Mestra Sapeca est restée en très bons termes avec son ancien groupe. « J'ai hâte de vous revoir à Paris » conclut-elle satisfaite.

«  Avant c'était vraiment compliqué pour une femme de prendre un berimbau ou de jouer dans une roda. Moi-même j'ai du faire ma place. Aujourd'hui on en est plus là. Les filles peuvent oser. »

Avril 2017 - Par Bossa Nova

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